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Roger Planchon

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Roger Planchon
Le Théâtre national populaire de Villeurbanne
dont Roger Planchon fut le directeur
pendant trente ans.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Roger Planchon (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Roger Émile Planchon[1]
Nationalité
Activités
Autres informations
Maître
Vue de la sépulture.

Roger Planchon, né le à Saint-Chamond et mort d'une crise cardiaque à l'âge de 77 ans le à Paris 9e[2], est un directeur de théâtre, metteur en scène, dramaturge, cinéaste et comédien français. Il est l'un des plus grands représentants du Théâtre national populaire, héritier de Jean Vilar, et un artisan fervent de la décentralisation théâtrale.

Ses parents quittent l'aride monde rural de l'Ardèche en quête de travail, et Roger Planchon naît à Saint-Chamond. Sa mère, une fille Nogier des Jallades, près du mont Gerbier-de-Jonc, est femme de chambre et son père plongeur dans un hôtel avant d'acquérir un bistrot à Lyon. Le jeune garçon partage son enfance entre les quartiers populaires de la ville et la ferme du grand-père à Borée, sur les hauts-plateaux ardéchois. Pendant la guerre, il se charge de faire passer les messages des maquisards ce qui lui vaut de recevoir la Croix de guerre à l'âge de treize ans. À la fin de l'école primaire, il est inscrit dans un établissement des Frères des écoles chrétiennes où il est pensionnaire. Grâce à l'attention bienveillante d'un enseignant il découvre l'art, la poésie et surtout le cinéma, sa première passion[3].

Les débuts

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Les Spectacles d'art libre organisés par Suzette Guillaud chez qui Roger Planchon prend des cours d'art dramatique

Après le collège, son père l'oriente vers le métier de cuisinier, mais son destin est déjà tracé : employé de banque le jour, il hante la nuit les caves existentialistes lyonnaises de l'après-guerre où l'on écoute du jazz et de la poésie. Nourri de la littérature qu'il dévore en autodidacte, il fait ses débuts en disant des poèmes de Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud, René Char, Jules Laforgue, Henri Michaux, dans une cave de la presqu'île, rue Bellecordière. De poésie en théâtre, il lit les ouvrages sur les nouvelles théories, les revues littéraires qui consacrent leurs articles à des auteurs inconnus en France, voit les spectacles de Jean Vilar à Paris et au festival d'Avignon, les programmations novatrices de Charles Gantillon au Théâtre des Célestins. Il suit les cours d'art dramatique de Suzette Guillaud où il rencontre les premiers compagnons de la grande traversée : Alain Mottet, Claude Lochy (le futur compositeur de la musique de ses spectacles), Robert Gilbert (son futur administrateur). Avec ses amis et Isabelle Sadoyan qui les a rejoints, il monte ses premiers spectacles, donnés dans les salles paroissiales comme celle du Quai Saint-Antoine sur les bords de Saône[4] : La Mort joyeuse, arlequinade de Nicolaï Evreinov et Les Chemins clos, pièce de Claude Lochy en 1949 ; Le Songe d'une nuit d'été de William Shakespeare en 1950. Le , les jeunes comédiens se déclarent en compagnie constituée, encore amateur, la Compagnie Que Vlo-ve, du nom de l'une des nouvelles de L'Hérésiarque de Guillaume Apollinaire et présentent, en juin 1950, Bottines, collets montés, parade burlesque 1900, d’après Georges Courteline et Eugène Labiche, au concours du théâtre universitaire et amateur de Mâcon[5] dont ils remportent le premier prix[6].

En 1952, il crée le Théâtre de la Comédie de Lyon, qui devient le premier théâtre de province à jouer tous les soirs. À la suite d'un déficit du Théâtre de la comédie, Planchon fait appel au tutorat pour le faire survivre. La mairie de Lyon lui donne une subvention de 10 millions de francs pour relancer la troupe du théâtre de la Comédie. Il rencontre Bertolt Brecht en 1954 et, dès 1956, met en scène presque intégralement Grand-peur et misère du Troisième Reich, puis développe sa vision propre du réalisme[Lequel ?].

Le Théâtre National Populaire à Villeurbanne

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En 1957, il se voit confier le Théâtre de la Cité ouvrière de Villeurbanne[7]. Il obtient pour ses acteurs le statut de troupe permanente en 1959 et raccourcit le nom du lieu en Théâtre de la Cité en 1960.

Après avoir mis en scène le Tartuffe de Molière, une première fois en 1962, Roger Planchon s'en empare de nouveau en 1967 pour le Festival d'Avignon, puis en 1973 et la présente tous les ans en tournée jusqu'en 1977. "Saluée par la critique mais controversée pour son propos provocateur, sa mise en scène donne à voir en Tartuffe un séduisant jeune homme libertin qui suscite de la part d'Orgon un amour homosexuel éperdu. Planchon assume lui-même le rôle"[8], cette mise en scène reste une référence.

En 1972, le ministre de la culture, Jacques Duhamel, offre au Théâtre de la Cité le label de Théâtre national populaire. Planchon en prend la direction, qu’il partage avec Robert Gilbert et Patrice Chéreau, puis avec Georges Lavaudant. Christian Schiaretti lui succède en 2002[réf. nécessaire].

Planchon est une figure importante de la décentralisation théâtrale. Il met en scène Brecht, Molière, Shakespeare, Calderón, des créations d'auteurs contemporains, d'Arthur Adamov à Michel Vinaver. Il a inspiré depuis 50 ans de grands metteurs en scène comme Patrice Chéreau. Les mises en scène de Roger Planchon sont avant tout une histoire de lieu. Son théâtre est critique et populaire. Il a mené, dans toute son œuvre, une réflexion importante sur l’Histoire. Il élabore une réflexion critique sur les œuvres, qui inaugure un débat sur le rôle que le théâtre joue et doit selon lui jouer dans la société, ainsi que sur le lien entre destin individuel et collectif. Il se tourne vers un théâtre populaire, le théâtre étant pour lui le meilleur moyen de réaliser des actions populaires en faisant découvrir au grand public les classiques. . Il a tenu une douzaine de rôles en vingt-cinq ans, notamment dans ses propres mises en scène de Tartuffe, George Dandin, Le Triomphe de l'amour, L'Avare...

Son origine rurale inspirera nombre de ses pièces, comme La Remise. Le sujet de la vie rurale revient fréquemment dans ses écrits[réf. nécessaire].

Dans les années 1975 il participe comme récitant à certains enregistrements de la collection de disques pour enfants "Musica Poetica, le Orff-Schulwerk" sous la direction de Jos Wuytack.

Tombe au cimetière du Père-Lachaise.

Au cinéma il réalise trois longs métrages : Dandin en 1987 (d'après la pièce éponyme de Molière), Louis, enfant roi en 1993 (sur l'enfance de Louis XIV) et Lautrec en 1998 (sur le peintre Toulouse-Lautrec).

Il a consacré sa vie à la décentralisation théâtrale, mais également cinématographique. En 1990, il fonde Rhône-Alpes Cinéma et ouvre en 2002 un studio de cinéma de 902 m2 transformable en un Théâtre Studio de 700 places, le Studio 24, situé à Villeurbanne[citation nécessaire].

Il a aussi codirigé, aux côtés de Robert Gilbert, les cinémas CNP fondés en 1968, avant de revendre les trois salles, malgré les protestations des salariés, à Galeshka Moravioff en 1998[9]. Les trois cinémas sont maintenus en activité pendant encore dix ans. Trois mois après la disparition de Roger Planchon, en septembre 2009, l'Odéon est fermé et l'avenir des deux autres salles incertain[10]. Les deux CNP (Bellecour et Terreaux) sont finalement rouverts respectivement en 2015 et 2016 à la suite de leur rachat et de leur rénovation par la société « Cinémas Lumière » présidée par Thierry Frémaux[11].

En 2002, Christian Schiaretti lui succède à la direction du TNP ; il crée sa propre compagnie avec laquelle il continue d'écrire et de mettre en scène jusqu'à son décès.

Décédé le [12], il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (22e division)[13].

Une salle de spectacle de deux cents places porte désormais le nom de Salle Roger Planchon, dans sa ville natale de Saint-Chamond[14].

Décorations

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Metteur en scène

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Filmographie

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Réalisateur

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Publications

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Notes et références

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  • Documents précités signalés par une plume Document utilisé pour la rédaction de l’article
  1. « matchID - Moteur de recherche des décès ».
  2. Relevé des fichiers de l'Insee.
  3. Émile Copfermann (1969), op. cit., p. 49-50.
  4. Jean-Jacques Lerrant, art. cit..
  5. Fonds Roger Planchon, BNF.
  6. Émile Copfermann (1969), op. cit., p. 51-58.
  7. « Planchon Roger, Émile - Maitron », sur maitron.fr (consulté le ).
  8. « En scènes : le spectacle vivant en vidéo » [vidéo], sur ina.fr (consulté le ).
  9. Ange-Dominique Bouzet, « Planchon, ennemi du Lyon cinéphile. La mise en vente des salles CNP choque salariés et public. », sur Libération, (consulté le ).
  10. Avec la fin de l'Odéon, le cinéma art et essai prend un rude coup à Lyon Richard Schittly dans Le Monde du 3 septembre 2009.
  11. « Lyon : la réouverture du CNP Bellecour à l'heure du festival Lumière 2015 - France 3 Rhône-Alpes » (consulté le ).
  12. « Roger Planchon,un grand maître est mort », Le Figaro,‎ (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le ).
  13. Anne Roy, « Les obsèques de Roger Planchon », L'Humanité,‎ (lire en ligne).
  14. « Loire. À Saint-Chamond, la salle Roger-Planchon se dévoile, loin des projecteurs », sur www.leprogres.fr (consulté le ).
  15. « Bulletin officiel des décorations, médailles et récompenses n°07 du 22/08/1998 - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  16. Raphaël Nataf, Critique de la pièce dans Théâtre populaire no 53 du 1er trimestre 1964, p. 131-136.
  17. Critique de la pièce par France Marie dans Théâtre populaire no 53, 1er trimestre 1964, p. 129-131.
  18. Les Archives du spectacle, « Création le 17 janvier 1969 : Théâtre de la Cité (Villeurbanne) ».

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Bibliographie

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  • Ouvrages sur Roger Planchon
  • articles sur Roger Planchon
    • (en) Rosette C. Lamont, « Roger Planchon's Gilles de Rais : =A Liturgy of Evil », Modern Drama, vol. 25, no 3,‎ , p. 363-373 (lire en ligne).
    • (en) John Burgess, « Roger Planchon's Gilles de Rais at Villeurbanne », Theatre Quarterly, vol. VI, no 21,‎ .

Webographie

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Vidéographie

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Liens externes

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